
Fin 1971, Joe sort un nouvel album. Immédiatement un single extrait de cet album sort sur le marché. Si la promotion de l'album est correcte et si le titre phare de l'album Elle était oh trouve sa place dans le top 10 des hit-parades de l'époque, Joe connaît tout de même un premier creux de la vague. Les ventes connaissent alors un net fléchissement et hormis Elle était oh peu de titres de l'album parviennent à s'imposer. La mal aimée du courrier du c½ur, Bye Bye Louis, La ligne de vie ont beau être interprétés à de nombreuses reprises en télévision, rien n'y fait et le succès n'est pas vraiment au rendez-vous. Heureusement, Joe ne tarde pas à retrouver le succès lors de l'été 1972 grâce à Taka Takata. Même si ce n'est pas le plus gros tube de sa carrière (et qu'étrangement ce titre sera lui aussi un peu oublié par la suite), il atteint de nouveau la barre des 300 000 exemplaires ce qui lui vaut un nouveau disque d'or. À la fin de l'année, Joe sort son nouveau succès La complainte de l'heure de pointe, une petite chanson écolo-comique sans prétention mais qui restera l'une des chansons les plus connues de son répertoire.
Joe ne tarde pas alors pour les fêtes à sortir son nouvel album simplement intitulé Joe. Si la complainte de l'heure de pointe en est le succès principal, Joe va sortir coup sur coup début 73, deux 45 tours extraits de cet album. L'un avec Le moustique et l'autre avec Salut les amoureux. Les deux titres fonctionnent plutôt bien même si les ventes ne sont pas à la hauteur des espérances. Mais peu importe puisque rapidement Salut les amoureux va s'imposer et devenir le grand classique que nous connaissons tous. Ensuite, Joe sort son traditionnel single de l'été. Je t'aime Je t'aime et la chanson des cigales passent alors beaucoup sur les ondes TV et radios. Mais malheureusement, le succès de ce disque est plutôt mitigé. Joe compte alors sur la sortie de son album d'hiver avec 13 chansons nouvelles pour se relancer. Si l'album en lui-même fonctionne correctement, le premier single qui est en extrait avec Quand on a seize ans et A chacun sa chanson a bien du mal à décoller tant au niveau des ventes que dans les hit-parades.

Début 1974, Joe ne tarde pas à sortir un nouvel extrait de l'album pour tenter de retrouver enfin le plein succès. C'est à peine mieux que le précédent... Fais-moi de l'électricité a beau être un succès on est tout de même bien loin de ses scores de 1968-1971. La face B Les plus belles années de ma vie n'arrive pas non plus à se faire une place au soleil malgré la grande qualité de ce titre (qui deviendra finalement un succès un peu plus tard). Devant ce relatif échec (car un échec pour Joe Dassin serait évidemment un succès pour un autre chanteur...), Joe promotionne autant qu'il peut les autres chansons de l'album (La dernière page, Quand on a du feu...) mais rien n'y fait. C'est en quelque sorte le deuxième creux de la vague de sa carrière. Joe forge alors beaucoup d'espoir sur ses deux nouvelles chansons d'été Si tu viens au monde et C'est du mélo. Malheureusement, le tube de l'été appartiendra à d'autres et Joe réalise probablement avec ce disque le pire score de sa carrière. Si tu viens au monde effleure à peine les hit-parades. Cette fois-ci sa carrière bat de l'aile et il lui faut absolument se relancer au plus vite sans quoi il pourrait bien continuer sa chute. Il se console tout de même en écrivant pour Carlos. Il lui donne d'énormes tubes comme Señor Météo et Le bougalou du loup-garou avec Claude Bolling.

Fin 1974, il sort sur le marché un nouvel album. Rapidement, un single avec les deux chansons fortes de l'album est mis en vente. Au cours de l'hiver Vade rétro et surtout Si tu t'appelles mélancolie permettent à Joe de retrouver le plein le succès (384 000 ex). Il retrouve enfin les toutes premières places des hit-parades et il sort pour de bon de sa période difficile au niveau du succès discographique. Cependant, les autres chansons de l'album peinent à se faire une place et elles sont totalement éclipsés par Si tu t'appelles mélancolie. C'est dommage car une chanson comme le service militaire (que Joe a même interprété pour la TV Suisse) avait tout d'un tube en puissance. C'est au cours de l'été 1975 que le miracle va survenir : le 24 mai sortie de L'été indien de Toto Cutugno et de Vito Pallavicini8. C'est un véritable raz de marée. Bien plus que le tube de l'été 1975, L'été indien va devenir le plus gros succès de sa carrière. Il va en vendre 950 000 ex en France et quasiment 2 millions dans le monde. Pour ce titre, on parle même de succès international puisque la chanson sera traduite en plusieurs langues (allemand, italien, espagnol) et il se retrouvera classé dans de nombreux pays. Joe va parvenir à devenir le chanteur français le plus apprécié et le plus exporté dans les pays de l'Est comme la Russie ou bien la Pologne. La petite histoire dira même que Joe serait parvenu à la 1re place du hit-parade moscovite juste devant les Beatles...Étonnamment, l'été indien ne sortira sur aucun album studio de Joe. À la place, la chanson se retrouve sur une compilation de ses plus grands succès sortie à la fin de l'année 1975. C'est évidemment un nouveau succès!!! L'été indien reste le plus gros succès de l'année 1975 en France. Et chose plutôt rare dans l'histoire du disque, sa version française sera un bien plus gros succès que la version originale italienne. Pour la petite histoire, à l'origine, c'est Claude François qui devait interpréter L'été indien, mais comme il est arrivé en retard pour la remise du texte, l'auteur a fait appel à Joe Dassin...

Fin 1975, Joe sort un nouvel album. C'est un petit tournant dans la carrière de Joe puisque c'est à partir de cet album qu'il se spécialise dans la chanson d'amour. Mais si les textes de Delanoë et Lemesle sont pour le moins simples et accessibles ils restent de très bonne facture. Contrairement à certains chanteurs à midinettes de l'époque, les chansons de Joe sont des chansons populaires de qualité. Et le public répondra présent puisque 250 000 exemplaires de l'album s'écouleront en quelques mois. En janvier 1976, Joe sort son 1er 45 tours extrait de l'album. La face A Ca va pas changer le monde est un nouveau tube en puissance. Une très belle chanson d'amour. Le titre se hisse jusqu'à la 1re place des hit-parades. La face B Il faut naître à Monaco permet à Joe de refaire une incartade réussie dans un registre comique. Et le tout fonctionne plutôt bien puisque le disque atteindra les 337 000 exemplaires. Un 2e extrait de l'album sort en cours d'année avec Et si tu n'existais pas et Salut. Un registre 100% sentimental qui lui permet de s'enrichir de deux nouveaux gros succès. Avec les années qui vont s'écouler et si tu n'existais pas deviendra l'un de ses plus grands classiques. Au cours de l'été 1976, Joe n'a qu'une seule envie : réitérer son exploit de l'an passé de l'été indien... Malheureusement, il était quasi impossible de reproduire un tube de cette importance... Joe a tout de même le mérite d'obtenir l'un des tubes de cet été 1976 avec il était une fois nous deux. 400 000 simples seront tout de même vendus et Joe confirme encore un peu plus sa place parmi les plus grandes vedettes françaises.

Fin 1976, il présente son nouvel album nommé Le jardin du Luxembourg. L'histoire de ce titre est entièrement à part... En effet, ce titre composé par ses deux compères italiens Toto Cutugno et Vito Pallavicini spécialement pour lui a une durée totale de douze minutes... Est-ce pour cette raison que le titre sera quelque peu boycotté en radio et en TV et que Joe se verra dans l'obligation de présenter une version écourtée du morceau... Chose étrange, ce titre ne disposera même pas d'une version 45 tours (seul un 45 tours promotionnel verra le jour). Début 1977, c'est donc A toi et le café des trois colombes qui reçoivent la lourde tâche de soutenir le dernier album de Joe. Ses deux chansons d'amour, au travers de la vague disco, remportent un immense succès (312 000 exemplaires vendus) et c'est finalement l'album qui en profitera un maximum en se vendant à plus de 570 000 exemplaires. Un des gros succès de l'année 1977. Par la suite, il faut savoir que si Joe a quelque peu délaissé le marché allemand, il va désormais enregistrer ses plus grands tubes dans la langue espagnole ce qui lui permettra de conquérir l'Amérique du Sud... Que ce soit Ca va pas changer le monde Et si tu n'existais pas A toi ou le jardin du Luxembourg elles sortiront toutes dans de nombreux pays hispaniques et elles y obtiendront pas mal de succès. Le jardin du Luxembourg y sera même un bien plus grand succès qu'en France. D'après Joe lui-même, cette chanson resterait son plus gros succès commercial dans le monde... C'est difficile à croire tout de même. Au cours de l'été 1977, Joe poursuit sur sa lancée en sortant un nouveau single composé de 2 nouveaux slows. Et l'amour s'en va et le château de sable. Grosse promotion TV pour ces deux titres une fois encore. Et si et l'amour s'en va obtient un joli succès en France, Joe n'obtient pas les chiffres de ses derniers disques en termes de ventes. Il se maintient tout de même dans le top 10 de la majorité des hit-parades. Niveau vie privée, le 5 mai 1977, il divorce à l'amiable de Maryse Massiera. Le 23 juin 1977, à Paris, il participe au spécial télé Soirée canadienne du Québec à l'Olympia enregistré par la Société Radio-Canada.

Comme chaque fin d'année, Joe profite des fêtes pour sortir son nouvel album ici intitulé les femmes de ma vie. Le titre de l'album nous renseigne parfaitement sur la composition de cet album qui regorge de chansons d'amours et d'hommages aux femmes. Le single extrait de l'album fonctionne plutôt bien et il se vend à 250 000 exemplaires. Maria et surtout le tube Dans les yeux d'Emilie parviennent à se faire leur place au soleil. En revanche, les ventes de l'album sont plutôt décevantes. Pourtant certaines des chansons de l'album avaient tout pour plaire au public. Et ce n'est d'ailleurs qu'après la mort du chanteur que certaines chansons de cet album sortiront de l'anonymat. On pense à La première femme de ma vie et surtout à une composition de Claude Lemesle La demoiselle de déshonneur. Le 14 janvier 1978, à Cotignac, il se marie avec Christine Delvaux. Lors d'un gala à Cotignac, justement, il acquit un terrain dans cette commune du Var, commune qu'il aimera. Durant l'été 1978 il enregistre Si tu penses à moi, adapté de No Woman No Cry, un tube de Bob Marley revu par Boney M. puis par Delanoë et Lemesle. Le succès de ce titre est plutôt mitigé. Au niveau des paroles le duo mythique Delanoë et Lemesle nous a habitués à mieux. Le 14 septembre 1978, naissance de son premier fils, Jonathan.

Fin 1978, Joe arrive tout doucement à ses quinze ans de carrière dans la chanson. Pour l'occasion il sort un nouvel album nommé 15 ans déjà. Si le disque obtiendra finalement un disque d'or pour 100 000 exemplaires vendus, il n'obtiendra certainement pas le succès escompté. Fin 1978, il enregistre La vie se chante, la vie se pleure, signée Delanoë et Lemesle. Une chanson magnifique qui aurait bien mérité devenir un tube... Si la chanson restera la chanson marquante de l'album à l'époque elle sera par la suite quelque peu oubliée (et c'est bien dommage). Début avril, CBS sort un nouveau simple extrait de l'album, Côté banjo, côté violon. Le disque ne se vendra pas et la chanson, bizarrement, ne se classera dans aucun hit-parade de l'époque alors qu'elle est tout de même considérée comme un petit succès de l'artiste. Beaucoup d'autres chansons de l'album ont par la suite été promotionnées mais le succès n'a pas vraiment été au rendez-vous : Darlin', Toi le refrain de ma vie, Un lord anglais ou encore Happy Birthday. Mais si le succès en France n'est peut-être plus aussi fort que par le passé, sa carrière internationale continue de prendre de l'ampleur. Joe estimait à l'époque que sa carrière internationale représentait les deux tiers de sa carrière. Et au contraire de beaucoup de chanteurs de l'époque qui disparaissaient au bout de cinq ou dix ans, Joe ne tardera jamais à nous ressortir un nouveau tube à chaque fois qu'il vient de vivre une période plus difficile sur la plan discographique. En effet, au cours de l'été 1979, toujours en pleine période disco, Joe sort son nouveau 45 tours avec Le dernier slow. Un immense tube dont le succès ne se dément pas aujourd'hui (389 000 copies seront écoulées en 79). Ce tube, au titre tristement si prémonitoire, restera le dernier gros tube de sa carrière.

Fin 1979, Joe n'a qu'une idée en tête : se faire plaisir. C'est dans cette optique qu'il part aux États-Unis pour enregistrer son nouvel album Blue Country. Un album totalement country blues dont la majorité des titres sont des reprises de Tony Joe White. Le single composé de Si je dis je t'aime (titre qui sera également repris par Elvis Presley) et Faut pas faire de la peine à John sort simultanément avec l'album. Si l'album est plutôt bien accueilli par la critique, le public ne suit pas vraiment... Si je dis je t'aime restera le seul titre qui fera sa rentrée dans les hit-parades de l'époque mais le succès sera plutôt mitigé. Les autres titres comme La fille du shérif ou On se connaît par c½ur auront beau être chantés à la télévision, ils ne parviendront pas à s'imposer. Pas le temps pour Joe de se lamenter puisqu'en mars 1980 c'est la naissance de son deuxième fils, Julien. Au cours de l'année, l'album Blue Country est traduit en anglais et devient Home made ice scream. Le disque sort alors dans plus de vingt-cinq pays mais il ne restera pas vraiment dans les mémoires du public international. La santé de Joe n'est alors pas très bonne et il multiplie les malaises cardiaques. Il sort tout de même un ultime single nommé The guitar don't lie. Cette chanson est une composition de Joe qui figurait sur son dernier album sous le titre Le marché aux puces. C'est Tony Joe White en personne qui se charge de coller un texte à cette composition. La chanson a beau être exceptionnelle, le public ne fera pas un véritable triomphe à ce titre.[non neutre] Et pourtant, il faut savoir que quelques années plus tard, Johnny en personne reprendra cette chanson sous le titre La guitare fait mal. Johnny était alors persuadé de reprendre une chanson de Tony Joe White sans se douter une seconde qu'il enregistrait là une composition de Joe... Fin juillet 1980, Joe est à nouveau victime d'un infarctus et est hospitalisé à l'hôpital américain de Neuilly.