Le Moyen Âge n'aime pas représenter le nu, sans doute en raison de l'utilisation quasi-exclusive de l'art à des fins religieuses. En effet, le nu est pour le Moyen Âge un rappel de la condition mortelle et imparfaite de l'homme, en rapport avec le péché originel, et est donc utilisé dans des thèmes religieux.
Par exemple dans les représentations des enfers sur les tympans des églises, on trouve fréquemment des personnages nus, dont les parties génitales sont dévorées par des griffons, des serpents, des scorpions. De même, les représentations d'Adam et Ève prennent parfois la forme de nus : ainsi, l'Adam de Notre-Dame de Paris (conservé au musée de Cluny) est représenté nu, et très proche du canon antique.

L'Homme anatomique, Les Très Riches Heures du duc de Berry, musée Condé, Ms.65, folio 14v
À noter qu'Adam et Eve sont toujours dépeints avec un nombril à cette époque (dogme de l'omphalisme). Un anachronisme religieux se trouve dans la représentation de l'enfant Jésus généralement avec un sexe intact alors que selon la bible il a été circoncis au huitième jour
.
Dans l'imagerie sacrée, la nudité reste associée au thème du péché, et il faut attendre le xve siècle pour qu'un certain relâchement ait lieu. Ainsi, dans le Bréviaire de Marie de Savoie, réalisé à Chambéry, entre 1400 et 1450, on note la présence de nombreux petits enfants nus dans les marges. On observe l'apparition de vierges allaitant, plutôt dans la sculpture que dans la peinture, comme le prouvent les réactions indignées de certains ecclésiastiques devant la Vierge à l'enfant de Jean Fouquet alors que des Vierges de pierre montraient leur sein au XIVe siècle déjà. Cela n'empêche pas les miniaturistes des Très Riches Heures du duc de Berry et d'autres manuscrits de la même époque de représenter des nus lorsqu'ils en éprouvent le besoin.
Une évolution intéressante est celle des représentations de Jésus enfant : son corps commence à être dévoilé à partir du XIIIe siècle, mais il n'est représenté nu qu'à partir de 1400 environ.
Par exemple dans les représentations des enfers sur les tympans des églises, on trouve fréquemment des personnages nus, dont les parties génitales sont dévorées par des griffons, des serpents, des scorpions. De même, les représentations d'Adam et Ève prennent parfois la forme de nus : ainsi, l'Adam de Notre-Dame de Paris (conservé au musée de Cluny) est représenté nu, et très proche du canon antique.

L'Homme anatomique, Les Très Riches Heures du duc de Berry, musée Condé, Ms.65, folio 14v
À noter qu'Adam et Eve sont toujours dépeints avec un nombril à cette époque (dogme de l'omphalisme). Un anachronisme religieux se trouve dans la représentation de l'enfant Jésus généralement avec un sexe intact alors que selon la bible il a été circoncis au huitième jour
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Dans l'imagerie sacrée, la nudité reste associée au thème du péché, et il faut attendre le xve siècle pour qu'un certain relâchement ait lieu. Ainsi, dans le Bréviaire de Marie de Savoie, réalisé à Chambéry, entre 1400 et 1450, on note la présence de nombreux petits enfants nus dans les marges. On observe l'apparition de vierges allaitant, plutôt dans la sculpture que dans la peinture, comme le prouvent les réactions indignées de certains ecclésiastiques devant la Vierge à l'enfant de Jean Fouquet alors que des Vierges de pierre montraient leur sein au XIVe siècle déjà. Cela n'empêche pas les miniaturistes des Très Riches Heures du duc de Berry et d'autres manuscrits de la même époque de représenter des nus lorsqu'ils en éprouvent le besoin.
Une évolution intéressante est celle des représentations de Jésus enfant : son corps commence à être dévoilé à partir du XIIIe siècle, mais il n'est représenté nu qu'à partir de 1400 environ.