
Le caractère chinois de l'encre, 墨 ou Mo (Me) est une combinaison de deux caractères, 黑 hei ou « noir » et 土 “t'u” qui signifie « terre » (me= tou+he). On retrouve des objets peints à l'encre de Chine 4000 ou 5000 av.J-C.
La « Pierre noire » : Les Chinois font remonter l'invention de l'encre à Tien-Chen sous le règne de Houang-ti (2697 avant J.-C.) : c'était alors une sorte de laque qu'on déposait sur de la soie avec un bâton de bambou puis la laque fut remplacée par une pierre noire qu'on trempait dans l'eau. Le Kian-King-Yuan-Cheng-Ki donne le nom de cette encre : Heï-tan-che-nié.Cette pierre Me selon les auteur exprimait une liqueur noire, après avoir été mouillée ou bien un suc noir, ou bien on la calcinait en poudre, et on en faisait une encre liquide de cette poudre. L'Empereur Vouvang (1120 avant J-C.) aurait eu comme dicton : « Comme la pierre «me», dont on se sert pour noircir les Lettres gravées, ne peut jamais devenir blanche; de même un c½ur noirci d'impudicité retiendra toujours sa noirceur. »
Le Mo Ch'ing est un livre chinois signifiant Livre sur Encre écrit par Tchao Kouan-tche au XIIe siècle. Le Mo pu fu shu ou « Livre de la fabrication de l'Encre » fut écrit par Li Hsia-su de la dynastie Sung. Il y a encore bien d'autres livres écrits sur ce sujet comme les Mo-p'ou fa-che, 1095 « Le manuel de l'encre avec recettes et échantillons » de Li Hiao-mei vers 1100, Fang shih mo p'u, Ch'eng shih mo yuan et Mo fu chi yao. Le Yen lin ou Forêt des pierres à encre de Yu Huai, fut écrit en 1600 puis le Pao yen t'ang yen pien ou Discussion sur les pierres d'encre de Ho Chu'an-yao et Tuan his yen shih sur les Pierres de Tuan Hi's par Wu Lan-hsui, publiés en 1830.
En 260 avant J.-C. on commença à faire de l'encre noir de fumée par combustion de laque avec du charbon de bois de sapin, qui se présentait sous la forme d'une grosse boule et fut préférée à l'autre, la meilleure provenant des sapins de collines de Lou-Chan province de Xiang-Xi, qui avait le privilège de la fabrication de l'encre.
En 620, le roi de Corée, dans ses présents annuels qu'il faisait à l'empereur de Chine, avait mis plusieurs morceaux et tablettes d'une encre magnifique composée de noir de fumée et de gélatine de corne de cerf. Cette encre était si éclatante qu'elle ressemblait à un vernis : ceci suscita l'émulation des Chinois, qui se mirent à en étudier la composition, parvinrent à imiter l'encre coréenne : ce serait l'encre de Chine.