Li-Tchao (李超, Xi-Tchao, Xi-Zhao) et son fils s'établirent alors à Choo-tcheou et y établit une fabrique d'encre près d'une forêt de sapins. Son fils Li-ting-Koueï (李廷珪) devint expert pour fabriquer les encres, présentée en forme de gâteau rond ou en forme d'épée ( Kien-ki). Son encre était célèbre pour rester intacte, six mois après immersion dans de l'eau. Il avait quatre qualités d'encre : première qualité (koueï), seconde qualité (koueï), troisième qualité (koueï), quatrième qualité (Chi-Ting-koueï). Jao-li-tching-Koueï accompagnait sa signature avec une petite phrase publicitaire « Après cent ans je suis dure comme pierre et mes traits ressemblent à la laque. » L'encre de la famille Xi plut à l'empereur Tang Li Houzhu, qui donna à Xi Zhao le nom impérial « Li » à toute sa famille.
Tchang-yu en était le fabricant le plus célèbre. Les bâtons Long-chiang-ki ou encres parfumées au dragon étaient destinées au palais impérial. Il fabriquait aussi des boules d'encre ornées de dragons enroulés et de l'encre parfumée au musc (Tchan-yu-tchou-chiang-moo). Pang-kou et Tchaï-Sin furent encore deux fabricants célèbres.

Collectant le noir de fumée de pin - Song Ying xing 1587-1666
Bâtons d'encre : Anhui, province chinoise, est la meilleure du monde pour produire l'encre dite Hui Ink ou Encre Hui. Li, Tinggui Mu (Li Ting-kuei), fut le fabricant le plus connu historiquement de Huizhou (Huichou) province de Anhui (Anwei) et le premier à fabriquer des bâtons d'encre (stick) Hui-mo qui succèdent aux Yumi-mo de la période Han. Ouverte en 1792, pendant le règne de l'empereur Qianlong de la dynastie Qing, Hu Kaiwen, un des quatre grands fabricants d'encre de sa région, avec Shugong Cao, Jishen Wang, Jieang Wang, ouvrit une manufacture d'encre, la plus ancienne et la meilleure pour fabriquer l'Encre Hui en Chine, et elle est encore en activité de nos jours et se visite. En 1915, à l'occasion de l'Exposition universelle de San Francisco, le premier prix avait été décerné à l'Industrie chinoise d'Encre de Hu Kaiwen, pour son encre solide Le Globe de la terre.
La pâte était mise en moules en bois formée d'un côté de caractères chinois et de l'autre de dessins, d'homme, de plantes, fleurs, arbrisseaux, dragons... L'encre la plus estimée venait de Nankin. L'encre était renfermée dans des sachets en peau de léopard, pour la préserver de l'humidité et dans des coffres vernis hermétiquement fermés pour lui donner plus d'éclat. On la plaçait aussi entre des couches de feuilles d'armoise remplacées en hiver par la chaux et la cendre.
La peinture à l'encre, en Chine a donc au moins une existence de 2 500 ans et servit pendant de siècles et encore aujourd'hui aux calligraphes et aux peintres pour peindre des shui-mo hua (水墨畫), des peintures à l'encre de chine (en) : animaux, oiseaux, hommes, dragons, végétaux, paysages sur de la soie. Jean de la Pagode, poète et sinophile, écrivit des textes consacrés à la peinture chinoise comme « Le Nécessaire à peinture chinoise » et « L'Art de bien tenir son pinceau ».

Enfants jouant un jour d'hiver par Su Hanchen