En 1959, Marcel Dassault remarque les dessins de Kiraz dans Ici Paris. Il lui demande d'assurer deux pages de dessins d'humour dans son hebdomadaire, Jours de France. Marcel Dassault propose d'intituler ces deux pages « Les Parisiennes ». Kiraz trouve le titre affligeant, mais il accepte.

Jours de France voit apparaître les créatures sophistiquées de Kiraz — chaque semaine dans un décor nouveau : Parisiennes au bureau, Parisiennes au volant, Parisiennes en vacances... Ces nunuches filiformes, aux jambes démesurées, commencent par déconcerter. Puis elles séduisent. Écervelées, acidulées, pimpantes, sexy, elles proposent « une vision de la futilité française que seul un ½il étranger pouvait capter ».
« Tout en ces filles élancées semblait défier la pesanteur », relève le peintre et essayiste Ange-Henri Pieraggi. Les yeux en amande, les lignes fluides, un trait stylisé de beaucoup de classe, les reflets de la mode, l'univers des beaux quartiers, le détail fashion, une aisance à interpréter l'air du temps, un humour très personnel imposent Kiraz comme un dessinateur complètement hors normes, et lui valent un grand succès. « Indépendantes, se souvient Carla Bruni, frivoles, infidèles mais traditionnelles, naïves mais aussi malignes, calculatrices mais spontanées, c'étaient les Parisiennes [...] Les Parisiennes sont les Parisiennes, légères et intemporelles, et je souhaite bien du courage à leurs futurs maris. »

Le 26 décembre 1964, dans le numéro 528, apparaît sur toute une page, en plus des deux pages noir et blanc, un grand dessin couleur : le premier « Kiraz-color ». « Cette page phare était le rendez-vous hebdomadaire de nombreux lecteurs », rappelle Olivier Dassault. Un Kiraz-color n'est pas un dessin « mis en couleur », mais une exigeante composition tonale où Kiraz, qui semble ne travailler que par plaisir, peut s'adonner à sa passion première de la peinture. La légende humoristique vient souvent en dernier, vers seize heures moins cinq, lorsque l'artiste « paniqué » reconnaît dans l'escalier le pas du coursier de Jours de France.
« Kiraz captait, dit Christian Lacroix, semaine après semaine, l'essence de la mode, d'une manière qui était celle d'un couturier. » Et le fait est que l'élégance des Parisiennes va inspirer plus d'un créateur. Le style de grands couturiers, celui de pionniers du prêt-à-porter (le New Look de Dior, Chanel, Courrèges, Cardin, Lacroix, Scherrer) trouvent une nouvelle impulsion dans les dessins de Kiraz. Modestement, Kiraz prétend s'inspirer lui-même de silhouettes aperçues dans la rue, de ces terrasses de café où il aime s'installer pour écouter et observer :
« Les Parisiennes seules m'apportent un spectacle complet, une source d'énergie. Elle courent, elles bougent... Après quoi courent-elles ? [...] À Paris seulement je trouve cette énergie et cette clarté, ou cette apparence de clarté. Parce que, bien sûr, je n'en sais pas plus... Je m'arrête avant d'en connaître davantage. »
De 1959 à 1987, Kiraz publie dans Jours de France près de 25 000 dessins (jamais un dessin n'a été refusé3). Quelques mois après la mort de Marcel Dassault, il arrête sa collaboration à Jours de France (no 1672, du 31 janvier 1987). L'hebdomadaire cesse de paraître, deux ans plus tard.

Jours de France voit apparaître les créatures sophistiquées de Kiraz — chaque semaine dans un décor nouveau : Parisiennes au bureau, Parisiennes au volant, Parisiennes en vacances... Ces nunuches filiformes, aux jambes démesurées, commencent par déconcerter. Puis elles séduisent. Écervelées, acidulées, pimpantes, sexy, elles proposent « une vision de la futilité française que seul un ½il étranger pouvait capter ».
« Tout en ces filles élancées semblait défier la pesanteur », relève le peintre et essayiste Ange-Henri Pieraggi. Les yeux en amande, les lignes fluides, un trait stylisé de beaucoup de classe, les reflets de la mode, l'univers des beaux quartiers, le détail fashion, une aisance à interpréter l'air du temps, un humour très personnel imposent Kiraz comme un dessinateur complètement hors normes, et lui valent un grand succès. « Indépendantes, se souvient Carla Bruni, frivoles, infidèles mais traditionnelles, naïves mais aussi malignes, calculatrices mais spontanées, c'étaient les Parisiennes [...] Les Parisiennes sont les Parisiennes, légères et intemporelles, et je souhaite bien du courage à leurs futurs maris. »

Le 26 décembre 1964, dans le numéro 528, apparaît sur toute une page, en plus des deux pages noir et blanc, un grand dessin couleur : le premier « Kiraz-color ». « Cette page phare était le rendez-vous hebdomadaire de nombreux lecteurs », rappelle Olivier Dassault. Un Kiraz-color n'est pas un dessin « mis en couleur », mais une exigeante composition tonale où Kiraz, qui semble ne travailler que par plaisir, peut s'adonner à sa passion première de la peinture. La légende humoristique vient souvent en dernier, vers seize heures moins cinq, lorsque l'artiste « paniqué » reconnaît dans l'escalier le pas du coursier de Jours de France.
« Kiraz captait, dit Christian Lacroix, semaine après semaine, l'essence de la mode, d'une manière qui était celle d'un couturier. » Et le fait est que l'élégance des Parisiennes va inspirer plus d'un créateur. Le style de grands couturiers, celui de pionniers du prêt-à-porter (le New Look de Dior, Chanel, Courrèges, Cardin, Lacroix, Scherrer) trouvent une nouvelle impulsion dans les dessins de Kiraz. Modestement, Kiraz prétend s'inspirer lui-même de silhouettes aperçues dans la rue, de ces terrasses de café où il aime s'installer pour écouter et observer :
« Les Parisiennes seules m'apportent un spectacle complet, une source d'énergie. Elle courent, elles bougent... Après quoi courent-elles ? [...] À Paris seulement je trouve cette énergie et cette clarté, ou cette apparence de clarté. Parce que, bien sûr, je n'en sais pas plus... Je m'arrête avant d'en connaître davantage. »
De 1959 à 1987, Kiraz publie dans Jours de France près de 25 000 dessins (jamais un dessin n'a été refusé3). Quelques mois après la mort de Marcel Dassault, il arrête sa collaboration à Jours de France (no 1672, du 31 janvier 1987). L'hebdomadaire cesse de paraître, deux ans plus tard.