Au carrefour des frontières avec le Sud-Soudan et le Kenya, les matins pâles de la vallée de l'Omo dévoilent les contours d'un pays isolé par des hauts plateaux, les marais et la savane. Tandis que certains villageois brûlent les futures aires cultivables, les autres membres de la tribu sont partis faire paître les troupeaux, non sans avoir laissé des sentinelles autour de leur domaine. Dans toute la région, les conflits inter-ethniques sont fréquents.

L'Omo au nord d'Omorate.
Le parcours de la rivière a été exploré de 1887 à 1897 par le lieutenant d'artillerie italienne Vittorio Bottego à l'occasion d'expéditions financées par son pays, qui se cherchait à l'époque un rôle colonial à l'égal des autres grandes nations d'Europe.
La vallée de l'Omo est connue pour ses gisements paléontologiques, témoins des époques pliocène et pléistocène en Afrique. On y a découvert des ossements attribués à Paranthropus aethiopicus.
Près du lac Turkana, la basse vallée de l'Omo est un site préhistorique de renommée mondiale où ont été découverts de nombreux fossiles d'hominines. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1980.
Omo a également donné son nom à Omo 1 et Omo 2, deux des plus anciens crânes d'Homo sapiens découverts à ce jour.

Femme karo dans la basse vallée de l'Omo
Dans la vallée de l'Omo vivent de nombreuses tribus d'agriculteurs et éleveurs semi-nomades : Hamers, Mursis, Karos, Surma, Bume, Galeba, Dassanetchs, Bèrber, Bodis, etc.
Les modifications corporelles font partie des pratiques courantes de ces tribus comme en témoignent les reportages des photographes Hans Silvester, Gianni Giansanti ou Rémi Bénali sur l'art de la peinture corporelle des peuples de l'Omo