
Certains affirment que le passage au « zéro papier » est un mythe. Pour des chercheurs de l'école polytechnique universitaire de Montpellier, le « zéro papier » n'est qu'un slogan derrière lequel les industries de l'informatique et des télécommunications se sont longtemps tenues à l'abri pour s'affranchir de leur responsabilité sociétale. Pour Florence Rodhain, chercheuse à l'école polytechnique universitaire de Montpellier, les nouvelles technologies, comme les tablettes numériques, n'ont jamais été introduites dans l'entreprise avec un objectif écologique.
On continue néanmoins à penser que la « dématérialisation » permettrait d'atteindre facilement des objectifs de développement durable. Le bilan environnemental de la dématérialisation n'est donc pas si simple à établir. Pour exemple, l'activité courrier des services postaux est en chute libre dans le monde entier. En France, après « avoir crû jusqu'en 2001 », le volume de courrier a « commencé à décroître en 2002 au rythme d'un peu moins de 1 % par an et 3 % en 2008 », 3,5 % en 2010, ce qui représente des masses considérables. En 2010, le groupe français La Poste anticipait « une évolution des usages du courrier entraînant une baisse de 30 % des volumes d'ici 2015, à l'instar des autres opérateurs postaux européens ». Toujours en France, le plan France numérique 2020 prévoit que « le papier devra être définitivement abandonné et l'intégralité des démarches administratives devront être dématérialisées. ».