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acteursactrices, Posté le dimanche 07 février 2016 07:34
Verson ces roses pres ce vin
Pierre de Ronsard
Verson ces roses pres ce vin,
De ce vin verson ces roses,
Et boyvon l’un à l’autre, afin
Qu’au coeur noz tristesses encloses
Prennent en boyvant quelque fin.
La belle Rose du Printemps
Aubert, admoneste les hommes
Passer joyeusement le temps,
Et pendant que jeunes nous sommes
Esbatre la fleur de noz ans.
Tout ainsi qu’elle défleurit
Fanie en une matinée,
Ainsi nostre âge se flestrit,
Làs ! et en moins d’une journée
Le printemps d’un homme perit.
Ne veis-tu pas hier Brinon
Parlant, et faisant bonne chere,
Qui làs ! aujourd’huy n’est sinon
Qu’un peu de poudre en une biere,
Qui de luy n’a rien que le nom ?
Nul ne desrobe son trespas,
Caron serre tout en sa nasse,
Rois et pauvres tombent là bas :
Mais ce-pendant le temps se passe
Rose, et je ne te chante pas.
La Rose est l’honneur d’un pourpris,
La Rose est des fleurs la plus belle,
Et dessus toutes a le pris :
C’est pour cela que je l’appelle
La violette de Cypris.
La Rose est le bouquet d’Amour,
La Rose est le jeu des Charites,
La Rose blanchit tout au tour
Au matin de perles petites
Qu’elle emprunte du Poinct du jour.
La Rose est le parfum des Dieux,
La Rose est l’honneur des pucelles,
Qui leur sein beaucoup aiment mieux
Enrichir de Roses nouvelles,
Que d’un or, tant soit precieux.
Est-il rien sans elle de beau ?
La Rose embellit toutes choses,
Venus de Roses a la peau,
Et l’Aurore a les doigts de Roses,
Et le front le Soleil nouveau.
Les Nymphes de Rose ont le sein,
Les coudes, les flancs et les hanches :
Hebé de Roses a la main,
Et les Charites, tant soient blanches,
Ont le front de Roses tout plein.
Que le mien en soit couronné,
Ce m’est un Laurier de victoire :
Sus, appellon le deux-fois-né,
Le bon pere, et le fàison boire
De ces Roses environné.
Bacchus espris de la beauté
Des Roses aux fueilles vermeilles,
Sans elles n’a jamais esté,
Quand en chemise sous les treilles
Beuvoit au plus chaud de l’Esté.
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pattyvend, Posté le vendredi 12 février 2016 11:56
Au Roy
Pierre Corneille
Est-il vrai, grand Monarque, et puis-je me vanter
Que tu prennes plaisir à me ressusciter ;
Qu’au bout de quarante ans Cinna, Pompée, Horace,
Reviennent à la mode et retrouvent leur place,
Et que l’heureux brillant de mes jeunes rivaux
N’ôte point leur vieux lustre à mes premiers travaux ?
Achève. Les derniers n’ont rien qui dégénère.
Rien qui les fasse croire enfants d’un autre père ;
Ce sont des malheureux, étouffés au berceau,
Qu’un seul de tes regards tirerait du tombeau.
On voit Sertorius, Oedipe, et Rodogune,
Rétablis par ton choix dans toute leur fortune :
Et ce choix montrerait qu’Othon et Suréna
Ne sont pas des cadets indignes de Cinna.
Sophonisbe à son tour, Attila, Pulchérie,
Reprendraient pour te plaire une seconde vie ;
Agésilas en foule aurait des spectateurs,
Et Bérénice enfin trouverait des acteurs.
Le peuple, je l’avoue, et la cour les dégradent ;
J’affaiblis, ou du moins ils se le persuadent :
Pour bien écrire encor j’ai trop longtemps écrit,
Et les rides du front passent jusqu’à l’esprit ;
Mais contre cet abus que j’aurais de suffrages
Si tu donnais les tiens à mes derniers ouvrages !
Que de tant de bonté l’impérieuse loi
Ramènerait bientôt et peuple et cour vers moi !
» Tel Sophocle à cent ans charmait encore Athènes,
Tel bouillonnait encor son vieux sang dans ses veines,
Diraient-ils à l’envi, lorsque Oedipe aux abois
De ses juges pour lui gagna toutes les voix. «
Je n’irai pas si loin, et, si mes quinze lustres
Font encor quelque peine aux Modernes illustres,
S’il en est de fâcheux jusqu’à s’en chagriner,
Je n’aurai pas longtemps à les importuner.
Quoi que je m’en promette, ils n’en ont rien à craindre ;
C’est le dernier éclat d’un feu prêt à s’éteindre :
Sur le point d’expirer, il tâche d’éblouir,
Et ne frappe les yeux que pour s’évanouir.
Souffre, quoi qu’il en soit, que mon âme ravie
Te consacre le peu qui me reste de vie :
L’offre n’est pas bien grande, et le moindre moment
Peut dispenser mes voeux de l’accomplissement.
Préviens ce dur moment par des ordres propices ;
Compte mes bons désirs comme autant de services.
Je sers depuis douze ans, mais c’est par d’autres bras
Que je verse pour toi du sang dans nos combats :
J’en pleure encore un fils, et tremblerai pour l’autre
Tant que Mars troublera ton repos et le nôtre ;
Mes frayeurs cesseront enfin par cette paix
Qui fait de tant d’Etats les plus ardents souhaits.
Cependant, s’il est vrai que mon service plaise,
Sire, un bon mot, de grâce, au Père de la Chaise.