N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.236.192.4) si quelqu'un porte plainte.
Éric Dupond-Moretti, un "amateur" au ministère de la Justice?
Le nouveau garde des Sceaux se vante d'une "connaissance charnelle" de l'institution judiciaire. Quitte à laisser apparaître certaines lacunes techniques.
Par Anthony Berthelier
POLITIQUE - Il s'est fait tout petit devant l'Assemblée. Prenant la parole pour la première fois au Palais Bourbon, Éric Dupond-Moretti n'a pas chanté de couplet de Georges Brassens, comme il lui était arrivé de le faire aux Assises pour surprendre et séduire son auditoire. Il a balbutié, s'est arrêté, réclamant l'indulgence des députés, visiblement déstabilisé par le chahut permanent de l'hémicycle de la chambre basse. Champion des acquittements, admiré pour sa verve mais critiqué pour ses excès de langage dans sa précédente vie de ténor du Barreau, le nouveau garde des Sceaux effectue des premiers pas scrutés aux responsabilités. Loin du silence feutré des cours d'assises et des tribunaux, Éric Dupond-Moretti est notamment dans le viseur des associations féministes qui l'accusent de sexisme après ses réticences à l'égard du mouvement #MeToo. Mais au-delà de ces polémiques, celui qui vante sa “connaissance charnelle” de la justice française a déjà trébuché sur plusieurs de ses dossiers, des violences conjugales à la réforme du parquet. Rien de surprenant pour un ancien avocat pénaliste de ne pas maîtriser à la perfection l'ensemble des sujets touchant à l'institution judiciaire. Des réformes ”à l'instinct”
“C'est un ministère qui est plus complexe qu'on ne le pense. Quand on dit garde des Sceaux, on voit le côté justice, magistrats mais c'est très divers”, raconte au HuffPost l'ancien ministre de la Justice Michel Mercier (2010-2012), ajoutant: “c'est un ministère où le temps long est très important sinon on est très rattrapé par les sujets d'actualités.”
Éric Dupond-Moretti a déjà lui-même reconnu que cette mandature ne lui permettrait pas d'aller au bout de certains projets dont il rêvait. “Je souhaite être le garde des Sceaux qui portera enfin la réforme du parquet tant attendue”, promettait-il lors de la passation de pouvoir avec sa prédécesseur Nicole Belloubet. Réviser la Constitution reste son objectif pour revoir la nomination des magistrats. Mais deux semaines plus tard, il n'est plus question de réformer l'École nationale de la magistrature ni de toucher à la séparation du siège et du parquet, deux points qui lui sont chers. Comme il ne pourra pas tout faire en 600 jours, il confie au JDD aborder ses missions ”à l'instinct” et avec “des idées.” Quitte à ne pas cacher certaines lacunes. “Si ces chiffres sont avérés...”
Auditionné par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, Éric Dupond-Moretti a souvent demandé de l'aide ou des précisions à ses “professeurs”, selon ses termes pour désigner deux de ses collaborateurs. Réclamant, comme dans l'hémicycle, l'indulgence des députés, pour sa “première”, le nouveau garde des Sceaux a fait montre d'une grande humilité... et d'une méconnaissance de certains sujets. Il a notamment remis en cause les chiffres des viols et tentatives de viol pourtant diffusés par le gouvernement. “Je ne sais pas d'où vous tenez ces chiffres. Je souhaiterais savoir comment on obtient ces chiffres parce que c'est assez curieux de pouvoir dire qu'autant de faits ont été avérés sans que des plaintes aient été déposées. Ils me paraissent effrayants s'ils correspondent à une réalité, effrayants”, réagissait-il face à un député socialiste, lui expliquant que, sur 93.000 viols ou tentatives par an, seules 1000 condamnations étaient prononcées. Des doutes qui n'ont pas franchement rassuré les associations féministes, même si le ministre a confessé, après une interruption, avoir mal compris les chiffres avancés par Hervé Saulignac. “Il fait un travail qu'il n'a jamais fait”Quelques minutes plus tard, c'est une question du garde des Sceaux lui-même qui a attiré l'attention. Interrogé par un élu sur la haine en ligne, Éric Dupond-Moretti s'est demandé, à haute voix, si “techniquement” on pouvait “intervenir pour interdire l'anonymat.” Et d'ajouter: “ma question est celle-là et si vous pouvez m'aider à la résoudre, je suis tout à fait preneur.”
Le lendemain, c'est au Sénat que le garde des Sceaux s'est pris les pieds dans le tapis. Il a d'abord affirmé que le président de la République avait “dit” qu'il allait convoquer le Congrès pour réviser la Constitution, avant de revenir sur ses propos.
Devant ces quelques exemples, l'entourage d'Éric Dupond-Moretti plaide une sorte d'effet de loupe grossissante. “Il fait l'objet d'une très grande attention médiatique que peu de gardes des Sceaux, dans leur installation, ont connu. Des auditions parlementaires au Sénat comme à l'Assemblée nationale on peut retenir qu'il n'a pas été parfait. On peut aussi se dire que deux questions qui obtiennent des réponses pas totalement exactes sur 5 heures d'audition, c'est vraiment honorable”, assume-t-on au ministère de la Justice.
Et d'ajouter, pour montrer l'activité du ministre: “quinze jours après sa nomination il a défendu trois projets et propositions de loi, il a été auditionné par deux commissions parlementaires dont la première a duré trois heures sous un feu nourri de questions. Il a effectué de nombreux déplacements le tout en constituant son équipe, rencontrant les représentants des magistrats ou encore des syndicats et en travaillant avec son administration.”
“Il faut énormément travailler”
Un rythme auquel le garde des Sceaux va devoir s'habituer. “Quoi qu'on pense des responsables politiques, quand on est dans un ministère comme celui-là, il faut énormément travailler. Il y a beaucoup de choses à faire et des choses très diverses. Il faut à la fois préparer le droit pénal de demain, être un peu dans l'actualité, dans le numérique et jongler avec le plus classique”, raconte Michel Mercier au HuffPost.
“Il doit encore bosser ses dossiers”, confirme à Libération le magistrat honoraire Luc Frémiot, qui fréquentait Éric Dupond-Moretti à Lille, devant l'immensité de la tâche. Et d'ajouter: “même si on ne peut pas plonger comme ça quelqu'un dans le grand bain et attendre de lui une attitude cohérente et une connaissance encyclopédique sur chaque sujet.”
Reconnaissant certaines lacunes dès la passation de pouvoir, le nouveau garde des Sceaux oppose de son côté une “connaissance humaine” de l'institution. “Pendant près de 36 ans, j'ai sillonné la France dont je connais tous les tribunaux. Je le confesse, je n'ai pas de la justice une connaissance technocratique”, avançait le ministre lors de son premier discours place Vendôme, ajoutant avec émotion: “je la connais humainement, je la connais intimement, je la connais charnellement.”
De quoi expliquer le choix d'Emmanuel Macron pour la Chancellerie? En février dernier, le chef de l'État exigeait de ses députés qu'ils soient “fiers d'être des amateurs.” Éric Dupond-Moretti l'avait visiblement entendu.
N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.236.192.4) si quelqu'un porte plainte.
Eric Dupond-Moretti : cette chanson d'Isabelle Boulay qui le fait « pleurer »
FAN DE LA PREMIÈRE HEURE Agence 6 Media | samedi 1 août 2020 à 11h27 - Mis à jour le dimanche 2 août 2020 à 08h46
Eric Dupont-Moretti est un grand fan de l'œuvre de sa compagne Isabelle Boulay. L'un des titres de la chanteuse québécoise le touche particulièrement.
Dans les pages du livre « Le droit d'être libre » paru en 2018, écrit par le journaliste Denis Lafay avec lequel Eric Dupond-Moretti partage une passion pour « la belle chanson française », on y apprend que l'actuel ministre de la Justice est un grand fan de « Si tu me payes un verre », un titre de Serge Reggiani repris par sa compagne Isabelle Boulay, comme une quinzaine d'autres chansons. « Éric m'avait confié « pleurer » à la voix qu'elle pose sur 'Si tu me pays un verre' », écrit le journaliste « L'émotion qu'exhale la voix de la chanteuse dépasse même celle qu'on croyait réservée au seul timbre et au seul vécu de Serge Reggiani », confirme Denis Lafay au sujet de ce titre qui déclenche bon nombre d'émotions chez l'avocat. La chanteuse québécoise avait enregistré ce titre en 2014 sur son album de reprises de Serge Reggiani, « Merci Serge Reggiani. » Pourquoi ce titre résonne dans l'esprit d'Eric Dupond-Moretti ? Dans l'un des passages, on peut entendre cette phrase bien particulière : « Ne jamais juger le bon ni la canaille. » « Un seul passage aurait suffi pour comprendre ce que la chanson déclenche dans le corps d'Éric, dans le corps de l'homme et de l'avocat Dupond-Moretti, dans le corps de celui qu'ont tour à tour mutilé, réparé, enfiévré, enivré, restauré, tuméfié, exalté, démembré, tant de luttes et tant de plaidoiries » écrit le journaliste avant de poursuivre : « Éric sait quel est lui-même bon et canaille, il sait que tout individu est à la fois bon et canaille » comme les personnes qu'il défend dans son métier d'avocat. D'ailleurs, « il sait que l'avocat a pour avoir de révéler ou d'exhumer la part de bon qu'a pu éteindre la part de canaille que veut enterre l'opinion publique », précise encore Denis Lafay.
"C'est un homme en colère" Cela fait déjà plusieurs années qu'Isabelle Boulay partage la vie d'Eric Dupond-Moretti. Une relation un temps restée secrète puis affichée dans la presse, malgré eux en 2016. « Nous aurions aimé que notre relation reste un secret bien gardé, comme ça a été le cas pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'on se fasse voler des photos. Ce qui n'est jamais très confortable », nous confiait Isabelle Boulay qui trouve bon nombre de qualités chez son partenaire : « C'est une drôle de bête, tendre, sensible, très compassionnel. Il est très humain et en même temps, il a ce feu en lui. C'est un homme en colère. C'est tout ça qui me plaît chez lui », expliquait-elle par ailleurs au Parisien.
N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.236.192.4) si quelqu'un porte plainte.